Pour commencer, cher confrère ou consoeur, je m'excuse du caractère un peu fouillis de mes derniers articles... Mais plutôt que de les réécrire et/ou de les compléter, je préfère en écrire un nouveau : ce sera plus simple et un peu de répétition ne fait pas de mal (la répétition est, après tout, l'un des secrets de la pédagogie!)
Mais en réalité, je ne vais pas me répéter, même si le titre de cet article ressemble fort à celui du précédent...
Comment, donc, faire en sorte que les lecteurs pensent ce que vous voulez qu'ils pensent à propos de votre livre ?
Tout d'abord, j'aimerais que vous preniez conscience de l'importance de cette question.
Si vous ne prenez PAS le contrôle, votre lecteur pensera ce qu'il voudra de votre livre... y compris le pire !
Par contre si vous prenez le contrôle, votre lecteur ne se sentira pas moins libre, mais sa liberté sera balisée par vos soins et ne franchira pas, ou ne franchira qu'exceptionnellement, les limites que vous aurez définies vous-mêmes.
En d'autres termes, vous n'aurez pas de mauvaise surprise et vous ne jouerez pas à la roulette russe : vous saurez à l'avance ce que votre lecteur va penser et dire de votre livre, non parce que vous êtes voyant ou extralucide, mais parce que vous aurez vous-même écrit le script de ses pensées.
Impossible ?
Pas du tout... c'est tout à fait possible et plein d'écrivains le font... les écrivains qui ont un succès durable !
Et pour la première fois dans l'histoire de l'Humanité à ma connaissance, la méthode secrète qui permet d'obtenir ce précieux résultat va être révélé.
Vous voulez savoir comment j'ai découvert ce secret ?
Ou vous préférez que j'entre directement dans le vif du sujet ?
Quand j'étais étudiante en lettres modernes, j'ai lu un livre très intéressant : "Le contexte de l'oeuvre littéraire" de Dominique Maingueneau. Ce livre m'a donné une première pièce du puzzle.
Beaucoup plus tard, je me suis lancée dans des recherches fébriles pour découvrir les secrets de l'écriture "à succès" (celle qui plaît invariablement aux lecteurs). J'ai lu alors "Hypnotic writing", de Joe Vitale. C'est la combinaison de ces deux lectures, et de beaucoup d'autres, et mes propres recherches et réflexions personnelles sur certains livres à succès que j'ai disséqués, qui m'ont permis de découvrir et de mettre en pratique les secrets que je vous révèle ici.
Secret numéro 1: le choix du lexique
Quel secret ?
Premièrement, il faut que vous compreniez comment un lecteur se forme une opinion sur un livre.
Cette opinion est, comme le livre sur lequel elle est porte, formée de mots.
Quels mots ?
Des mots empruntés au livre lui-même.
Evidemment ceci n'est vrai que pour les livres qui ont un minimum de qualité... si le livre est complètement nul, le lecteur se dire "le livre est nul", point final. Mais pour un livre de bonne tenue, le lecteur ira puiser les mots qu'il utilisera pour se forger une opinion DANS LE LIVRE MÊME.
Si vous comprenez ce point très important, vous aurez (presque) tout compris...
Puisque le lecteur va puiser les mots qui lui serviront à se faire une opinion sur le livre, dans le livre, il faut donc que vous lui fournissiez dans votre livre les mots que vous voulez qu'il emploie lorsqu'il pensera à votre oeuvre !
Vous voulez qu'il juge votre livre sulfureux ?
Employez le mot sulfureux dans votre livre à plusieurs reprises.
Vous voulez qu'il le juge extraordinaire, hors du commun ?
Employez les mots extraordinaire, hors du commun.
Etc. !
Secret numéro 2: la mise en abyme
Le secret numéro 2 est une conséquence (plus raffinée et sophistiquée) du secret numéro 1.
Quand j'étais étudiante en lettres modernes, nous parlions souvent de "mise en abyme". Vous savez : la vache qui rit a aux oreilles des petites vaches qui rit. En littérature, on trouve souvent des mises en abyme.
Mais ce que nos profs ne nous disaient pas, parce qu'ils ne le savaient pas eux-mêmes, c'est à quoi servent ces mises en abyme.
Maintenant, je sais.
Une mise en abyme est un procédé qui permet de diriger l'opinion des lecteurs sur le livre qu'il est en train de lire.
Choisissez un personnage (réel ou imaginaire, peu importe) de votre livre qui sera votre représentant : une représentation de vous miniature glissée dans le livre. Ce personnage sera sympathique, bien sûr. Et il vous ressemblera... ou plutôt, il ressemblera à vous tel que vous voulez que vos lecteurs vous voient.
Par exemple si vous voulez que vos lecteurs vous voient comme un auteur humoristique, mettez un personnage (sympathique) ayant un humour irrésistible dans votre roman. Ce personnage servira de catalyseur à l'opinion des lecteurs : il leur permettra de comprendre, sans que vous le leur disiez directement, que vous êtes un humoriste de génie.
C'est ce que fait Wodehouse dans ses romans.
Si vous voulez que vos lecteurs vous voient comme un génie universel, mettez un génie universel dans votre livre.
Hitler, qui avant d'être à l'origine de millions de morts atroces fut l'auteur du best-seller Mein Kampf, y parle de la destinée et de l'utilité du "grand homme" avec une telle insistance que ses lecteurs en ont déduit qu'il était le grand homme en question... ce qui lui a permis d'accéder au pouvoir.
Sans jamais dire "je suis un grand homme providentiel", il a sur faire passer ce message.
Etc.!
Vous avez compris le principe ?...
Et la mise en abyme peut aussi bien s'appliquer à une chose, un concept, n'importe quoi : vous pouvez décrire une chose avec comme arrière-pensée que cette chose correspondra à ce que vous voulez que vos lecteurs pensent de vous.
Vous pouvez aussi mettre en abyme votre livre lui-même, en parlant, dans votre livre, d'un livre de la manière dont vous souhaitez que vos lecteurs parlent du vôtre.
Et vous pouvez aussi mettre en abyme un "faire-valoir" : un auteur qui est aux antipodes de vous, ou un livre qui est aux antipodes du vôtre, et qui n'a que des défauts ! Si par exemple vous avez un style plutôt sobre et sec, vous pouvez tourner en dérision un livre qui a les caractéristiques inverses, etc.
Vous pouvez mettre en abyme le lecteur lui-même, on présentant dans votre livre un lecteur hypnotisé par ce qu'il lit... ou un personnage fasciné, absorbé par quelque chose.
Vous pouvez aussi mettre en abyme les réactions que vous souhaitez susciter chez le lecteur : si vous voulez que votre lecteur ait peur/reprenne courage/fonde une entreprise, montrez un personnage qui a peur, reprend courage, fonde une entreprise. Là encore, il n'y a pas d'autre limite que celle de votre imagination.
Bref, vous pouvez mettre en abyme :
- vous-même ;
- votre livre ;
- un faire-valoir à vous ou à votre livre ;
- le lecteur lui-même ou les lecteurs eux-mêmes ;
- les effets de la lecture sur le lecteur.
En cherchant bien je pense qu'on pourrait allonger la liste.
Cette mise en abyme peut être :
- directe (un auteur, un livre, un lecteur) ;
- indirecte, c'est-à-dire métaphorique (plutôt qu'un auteur, un livre ou un lecteur, autre chose qui peut être assimilé à un auteur, un livre ou un lecteur).
La mise en abyme CONTRÔLEE est l'une des clefs des livres à succès durable.
En contrepartie, la mise en abyme INCONTRÔLEE explique bien des échecs retentissants.
ATTENTION A NE PAS METTRE EN ABYME UN PAUVRE TYPE QUI RESSEMBLERAIT A L'IMAGE QUE LE LECTEUR POURRAIT SE FAIT DE VOUS, ATTENTION AUSSI A NE PAS METTRE EN ABYME UN LECTEUR OU UN AUDITEUR QUI BAILLE !
Ne prenez pas pour héros un médiocre sans envergure... votre lecteur sera tenté d'associer la notion de médiocrité à vous et à votre livre.
Ne montrez pas non plus un lecteur qui décroche de sa lecture... (sauf si sa lecture est un faire-valoir, et encore)... votre lecteur risquerait de décrocher aussi.
Bref, faites très attention à toutes les mise en abyme involontaires que vous auriez pu laisser se glisser dans votre livre... Elles peuvent détruire totalement vos chances de succès auprès des lecteurs !
Mais en réalité, je ne vais pas me répéter, même si le titre de cet article ressemble fort à celui du précédent...
Comment, donc, faire en sorte que les lecteurs pensent ce que vous voulez qu'ils pensent à propos de votre livre ?
Tout d'abord, j'aimerais que vous preniez conscience de l'importance de cette question.
Si vous ne prenez PAS le contrôle, votre lecteur pensera ce qu'il voudra de votre livre... y compris le pire !
Par contre si vous prenez le contrôle, votre lecteur ne se sentira pas moins libre, mais sa liberté sera balisée par vos soins et ne franchira pas, ou ne franchira qu'exceptionnellement, les limites que vous aurez définies vous-mêmes.
En d'autres termes, vous n'aurez pas de mauvaise surprise et vous ne jouerez pas à la roulette russe : vous saurez à l'avance ce que votre lecteur va penser et dire de votre livre, non parce que vous êtes voyant ou extralucide, mais parce que vous aurez vous-même écrit le script de ses pensées.
Impossible ?
Pas du tout... c'est tout à fait possible et plein d'écrivains le font... les écrivains qui ont un succès durable !
Et pour la première fois dans l'histoire de l'Humanité à ma connaissance, la méthode secrète qui permet d'obtenir ce précieux résultat va être révélé.
Vous voulez savoir comment j'ai découvert ce secret ?
Ou vous préférez que j'entre directement dans le vif du sujet ?
Quand j'étais étudiante en lettres modernes, j'ai lu un livre très intéressant : "Le contexte de l'oeuvre littéraire" de Dominique Maingueneau. Ce livre m'a donné une première pièce du puzzle.
Beaucoup plus tard, je me suis lancée dans des recherches fébriles pour découvrir les secrets de l'écriture "à succès" (celle qui plaît invariablement aux lecteurs). J'ai lu alors "Hypnotic writing", de Joe Vitale. C'est la combinaison de ces deux lectures, et de beaucoup d'autres, et mes propres recherches et réflexions personnelles sur certains livres à succès que j'ai disséqués, qui m'ont permis de découvrir et de mettre en pratique les secrets que je vous révèle ici.
Secret numéro 1: le choix du lexique
Quel secret ?
Premièrement, il faut que vous compreniez comment un lecteur se forme une opinion sur un livre.
Cette opinion est, comme le livre sur lequel elle est porte, formée de mots.
Quels mots ?
Des mots empruntés au livre lui-même.
Evidemment ceci n'est vrai que pour les livres qui ont un minimum de qualité... si le livre est complètement nul, le lecteur se dire "le livre est nul", point final. Mais pour un livre de bonne tenue, le lecteur ira puiser les mots qu'il utilisera pour se forger une opinion DANS LE LIVRE MÊME.
Si vous comprenez ce point très important, vous aurez (presque) tout compris...
Puisque le lecteur va puiser les mots qui lui serviront à se faire une opinion sur le livre, dans le livre, il faut donc que vous lui fournissiez dans votre livre les mots que vous voulez qu'il emploie lorsqu'il pensera à votre oeuvre !
Vous voulez qu'il juge votre livre sulfureux ?
Employez le mot sulfureux dans votre livre à plusieurs reprises.
Vous voulez qu'il le juge extraordinaire, hors du commun ?
Employez les mots extraordinaire, hors du commun.
Etc. !
Secret numéro 2: la mise en abyme
Le secret numéro 2 est une conséquence (plus raffinée et sophistiquée) du secret numéro 1.
Quand j'étais étudiante en lettres modernes, nous parlions souvent de "mise en abyme". Vous savez : la vache qui rit a aux oreilles des petites vaches qui rit. En littérature, on trouve souvent des mises en abyme.
Mais ce que nos profs ne nous disaient pas, parce qu'ils ne le savaient pas eux-mêmes, c'est à quoi servent ces mises en abyme.
Maintenant, je sais.
Une mise en abyme est un procédé qui permet de diriger l'opinion des lecteurs sur le livre qu'il est en train de lire.
Choisissez un personnage (réel ou imaginaire, peu importe) de votre livre qui sera votre représentant : une représentation de vous miniature glissée dans le livre. Ce personnage sera sympathique, bien sûr. Et il vous ressemblera... ou plutôt, il ressemblera à vous tel que vous voulez que vos lecteurs vous voient.
Par exemple si vous voulez que vos lecteurs vous voient comme un auteur humoristique, mettez un personnage (sympathique) ayant un humour irrésistible dans votre roman. Ce personnage servira de catalyseur à l'opinion des lecteurs : il leur permettra de comprendre, sans que vous le leur disiez directement, que vous êtes un humoriste de génie.
C'est ce que fait Wodehouse dans ses romans.
Si vous voulez que vos lecteurs vous voient comme un génie universel, mettez un génie universel dans votre livre.
Hitler, qui avant d'être à l'origine de millions de morts atroces fut l'auteur du best-seller Mein Kampf, y parle de la destinée et de l'utilité du "grand homme" avec une telle insistance que ses lecteurs en ont déduit qu'il était le grand homme en question... ce qui lui a permis d'accéder au pouvoir.
Sans jamais dire "je suis un grand homme providentiel", il a sur faire passer ce message.
Etc.!
Vous avez compris le principe ?...
Et la mise en abyme peut aussi bien s'appliquer à une chose, un concept, n'importe quoi : vous pouvez décrire une chose avec comme arrière-pensée que cette chose correspondra à ce que vous voulez que vos lecteurs pensent de vous.
Vous pouvez aussi mettre en abyme votre livre lui-même, en parlant, dans votre livre, d'un livre de la manière dont vous souhaitez que vos lecteurs parlent du vôtre.
Et vous pouvez aussi mettre en abyme un "faire-valoir" : un auteur qui est aux antipodes de vous, ou un livre qui est aux antipodes du vôtre, et qui n'a que des défauts ! Si par exemple vous avez un style plutôt sobre et sec, vous pouvez tourner en dérision un livre qui a les caractéristiques inverses, etc.
Vous pouvez mettre en abyme le lecteur lui-même, on présentant dans votre livre un lecteur hypnotisé par ce qu'il lit... ou un personnage fasciné, absorbé par quelque chose.
Vous pouvez aussi mettre en abyme les réactions que vous souhaitez susciter chez le lecteur : si vous voulez que votre lecteur ait peur/reprenne courage/fonde une entreprise, montrez un personnage qui a peur, reprend courage, fonde une entreprise. Là encore, il n'y a pas d'autre limite que celle de votre imagination.
Bref, vous pouvez mettre en abyme :
- vous-même ;
- votre livre ;
- un faire-valoir à vous ou à votre livre ;
- le lecteur lui-même ou les lecteurs eux-mêmes ;
- les effets de la lecture sur le lecteur.
En cherchant bien je pense qu'on pourrait allonger la liste.
Cette mise en abyme peut être :
- directe (un auteur, un livre, un lecteur) ;
- indirecte, c'est-à-dire métaphorique (plutôt qu'un auteur, un livre ou un lecteur, autre chose qui peut être assimilé à un auteur, un livre ou un lecteur).
La mise en abyme CONTRÔLEE est l'une des clefs des livres à succès durable.
En contrepartie, la mise en abyme INCONTRÔLEE explique bien des échecs retentissants.
ATTENTION A NE PAS METTRE EN ABYME UN PAUVRE TYPE QUI RESSEMBLERAIT A L'IMAGE QUE LE LECTEUR POURRAIT SE FAIT DE VOUS, ATTENTION AUSSI A NE PAS METTRE EN ABYME UN LECTEUR OU UN AUDITEUR QUI BAILLE !
Ne prenez pas pour héros un médiocre sans envergure... votre lecteur sera tenté d'associer la notion de médiocrité à vous et à votre livre.
Ne montrez pas non plus un lecteur qui décroche de sa lecture... (sauf si sa lecture est un faire-valoir, et encore)... votre lecteur risquerait de décrocher aussi.
Bref, faites très attention à toutes les mise en abyme involontaires que vous auriez pu laisser se glisser dans votre livre... Elles peuvent détruire totalement vos chances de succès auprès des lecteurs !
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