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samedi 22 septembre 2012

Le suspens : principe de base

Qu'est-ce que le suspens ?

Il y a plusieurs façons de le définir ; l'une d'entre elles est : l'art de faire se poser des questions aux lecteurs.
Une autre : l'art de différer les informations que le lecteur attend.
Les mots clef sont : questions et attend.

Les gens qui travaillent à MSN présentent des informations dérisoires de manière à capturer l'attention des internautes de passage (soit parce qu'ils se connectent ou se déconnectent de hotmail) et à les forcer à lire.

Pour ce faire, ils utilisent l'art du suspens. Et ce qui est intéressant, c'est que souvent ils changent leurs titres pour les rendre plus attirants, plus riches en suspens. Vous pouvez lire d'abord "la femme la plus puissante du monde" en titre avec la photo de la chancellière allemande. Le titre n'a aucun impact parce qu'il n'a aucun suspens : il dit tout.

Seules les personnes intéressées par le pouvoir de la chancellière allemande le liront.

Quelques heures plus tard, le titre et la photo ont été changé : c'est devenu : "qui est la femme la plus puissante du monde ?" au-dessus d'une photo floutée méconnaissable. En posant la question au lecteur et en lui dérobant la réponse, on attise sa curiosité.

L'idée, c'est de poser des questions au lecteur, ou plutôt, de faire en sorte qu'il s'en pose.

Puis, de faire attendre la réponse au lieu de la donner tout de suite.

Voilà donc le principe de base du suspens :

Faites en sorte que le lecteur se pose une question ; différez la réponse au lieu de la lui donner tout de suite.

Et concrètement, comment faire ?

L'une des méthodes les plus universellement applicables - et que vous devez à tout prix appliquer - consiste à arranger l'ordre des mots pour que l'information principale arrive à la fin.

Prenons tout de suite un exemple.

Si vous écrivez :

Le professeur Tournesol marchait quand un chat noir lui coupa la route. Perdu dans ses équations, il trébucha.

Il n'y a aucun suspens, aucune tension : le lecteur n'a pas le temps de se poser la moindre question que vous lui fournissez déjà les réponses...

Mais si vous écrivez :

Perdu dans ses équations, absorbé par ses pensées, le professeur Tournesol marchait sans prêter la moindre attention au monde qui l'entourait. Soudain, jaillissant d'une impasse sombre comme une flèche, un chat noir. Tournesol trébucha.

Vous créez un peu de suspens en différant l'arrivée du chat - et en faisant en sorte que le lecteur se demande ce qui va interrompre les rêveries scientifiques du professeur. Bien sûr, il s'agit là de micro-suspens (à l'échelle d'une phrase). Pour qu'un roman soit captivant, il faut aussi une bonne dose de macro-suspens (à l'échelle des chapitres et même du livre entier).

Le suspens n'est pas réservé aux récits.
Dans n'importe quel livre, vous avez intérêt à en mettre.
Annoncez votre sujet dans l'introduction d'une manière intrigante qui pique la curiosité. Vous créerez ainsi du suspens, même si votre sujet est "la cristallisation du sel".

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