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jeudi 12 septembre 2013

Rémoras (de M.I.A.)

Rémoras est un roman dont il y a beaucoup à dire, alors pour organiser je vais subdiviser.

- Rémoras en tant que pur divertissement

En tant que divertissement, Rémoras est un thriller parfaitement réussi qu'il est très difficile de lâcher. Je l'ai lu en un jour et une nuit. De plus, son style est fluide et agréable. J'ai trouvé les dialogues à la fois bien écrits, et suffisamment réalistes pour qu'on y croit sans problème. Les personnages principaux, quoi que peu recommandables, sont attachants ou au moins intéressants. Bref, c'est un roman très réussi, avec beaucoup d'adrénaline et une part non négligeable d'émotion.

- Rémoras en tant que roman d'anticipation réaliste

Mais Rémoras est aussi, et avant tout, un roman d'anticipation très réaliste qui cherche à informer et mettre en garde les lecteurs contre les plans avérés de ceux qu'on appelle tour à tour la haute finance, les illuminati, etc. Des lecteurs superficiels et ignorants ont pu trouvé le dénouement irréaliste, comme en témoignent certains commentaires sur amazon, mais il n'est malheureusement que trop réaliste, puisque les auteurs se sont contentés d'imaginer que les plans de l'élite mondiale se réalisaient.

Cette dimension réaliste met Rémoras dans une catégorie à part. Il était bien temps que des romanciers se décident à parler de ce(s) sujet(s) brûlants : la mise en scène du 11 septembre, le projet de réduction de la population et les moyens mis en oeuvre pour y parvenir, le nouvel ordre mondial...

Si ce n'est que maintenant qu'on peut lire un roman comme Rémoras, c'est que la révolution numérique est passée par là et que les éditeurs ne peuvent plus faire barrage.

Rémoras est ce que devrait être tout roman : une fiction au service de la vérité.

- Rémoras en tant qu'oeuvre morale

En tant qu'oeuvre morale, Rémoras a quelques points faibles. La prostitution de luxe y est idéalisée. Les tueurs sont rendus sympathiques par le fait qu'ils ont des cas de conscience, des remords, et qu'ils éprouvent de la "pitié" pour leurs victimes (ce qui ne les empêche pas de les tuer deux secondes après). D'un point de vue romanesque, c'est un bon procédé, mais d'un point de vue moral ça me gêne un peu aux entournures. L'opposition entre les "bons" tueurs, qui tuent sans joie, et le "mauvais" tueur raciste m'a agacé. De cette opposition, on garde l'impression qu'être raciste, c'est pire que de tuer des innocents...

Mais à un roman assez courageux pour déballer la vérité, enfin une partie de la vérité, sur le 11 septembre, le nouvel ordre mondial, le terrorisme et la vaccination on ne doit pas faire trop de reproche.

- Rémoras en tant que construction romanesque

En tant que construction romanesque, Rémoras est très bien bâti. Les différents fils narratifs dispersés se rassemblent et convergent peu à peu. Il y a de courts chapitres informatifs qui bâtissent le suspens d'une manière vraiment très habile. Je pense par exemple à la manière dont un chapitre est consacré à un poisson japonais toxique. La dernière phrase du chapitre fait le lien avec l'intrigue, et rend impatient d'en savoir plus.

- Rémoras vs. Da Vinci Code

J'ai vu sur amazon.fr un commentaire qui comparait Rémoras aux romans de Dan Brown. La comparaison est tout à l'honneur de Rémoras. Dan Brown raconte des histoires invraisemblables et complètement fantaisistes qui lui permettent de régler ses comptes avec l'église catholique, et aussi de faire passer certaines idées fausses (sur la vie de Jésus dans le Da Vinci Code) et malsaines (sur la nécessité de réduire la population mondiale dans Inferno). C'est pour ça que Dan Brown n'a eu aucun mal à trouver un éditeur.

Inversement, et que cela nous plaise ou non, Rémoras est un roman qui parle de la réalité. Les auteurs n'ont pas d'autre agenda que de la faire connaître, et c'est tout à leur honneur.

- Mes souhaits de lectrice

Pour un prochain roman des auteurs, j'aimerais un héros vraiment gentil, qui ne tue personne (sauf en cas de légitime défense ou pour sauver la vie d'une victime), et un happy end, ou au moins une petite lueur d'espoir dans le dénouement. Le mal n'apparaît dans toute sa noirceur que si on le met face au Bien ; dans Rémoras, on voit bien le Mal, mais on voit mal le Bien...

Autre souhait : ça serait pas mal si à la fin de Rémoras on avait des liens qui nous renvoient vers des bons livres et sites sur les différents sujets abordés, pour ceux qui voudraient en savoir plus et faire la part entre vérité et fiction.

Pour lire Rémoras :

http://www.editionshelenejacob.com/store/products/remoras/

2 commentaires:

  1. Merci Lucia pour cette chronique très détaillée, que nous relayons à la fois sur les pages Facebook de M.I.A et des Éditions HJ.
    Sachez qu'après "Rémoras", nous avons écrit "La Trappe" ainsi que le premier volume de "La Faille" (trilogie en cours), deux livres qui prolongent directement le monde mis en place à la fin de "Rémoras".
    Je ne suis pas sûre que vous y trouverez un gentil héros ou un dénouement optimiste (ce n'est pas vraiment notre genre... :)), mais je pense que vous pourrez apprécier vos lectures.

    Merci encore à vous et à bientôt !
    Hélène (une des moitiés de M.I.A)

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  2. Bonjour Hélène,

    je lirai avec un grand plaisir "La Trappe" et "La Faille"... puisque je me suis remise de mes émotions (et de mon stress!) en lisant le beaucoup plus reposant "Homme qui voulait rester dans son coin".

    J'en ai d'ailleurs fait une chronique.

    Je rajoute aujourd'hui la couverture aux 2 chroniques et le lien.

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