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dimanche 26 janvier 2014

L'orthographe et la grammaire

Une connaissance approfondie de l'orthographe et la grammaire puisée dans les manuels de grammaire et d'orthographe est-elle nécessaire pour devenir écrivain ?

Absolument pas. Je dirais même qu'à la limite, une telle connaissance risque de devenir un obstacle.

Il faut différencier la connaissance et maîtrise de la langue qui vient de la lecture des grands écrivains, de la connaissance et la maîtrise de la langue qui vient de l'étude assidue de la grammaire et de l'orthographe.

Pour écrire un livre, un bon livre, on a besoin de la première, pas de la seconde.

C'est d'ailleurs logique : quand on lit des grands écrivains, on se prépare à devenir (dans la mesure de ses moyens) un grand écrivain ; quand on lit des manuels de grammaire, on se prépare à devenir un bon grammairien.

Vous croyez que Victor Hugo ou George Sand ne faisaient aucune faute d'orthographe ?

Erreur.

Tous les manuscrits des grands écrivains du XIXème siècle sont plein de fautes d'orthographe. Ils s'en fichaient, de l'orthographe. Ils étaient trop concentrés sur ce qu'ils avaient à dire pour faire attention à un accent ou un "s" de plus ou de moins.

Dans la phase de création, il faut oublier orthographe, oublier la grammaire, et écrire.

D'ailleurs, la grammaire n'est qu'une construction a posteriori visant à expliquer et justifier ce que l'usage impose.

Se focaliser sur la grammaire, c'est se tromper de cible.

Une belle langue n'est pas toujours grammaticalement correcte, mais elle est toujours claire et expressive.

A vouloir respecter toutes les règles (de grammaire), parfois on s'égare.

George Sand l'avait signalé : si vous utilisez, d'une manière parfaitement correcte, l'imparfait du subjonctif, vous risquez fort de vous couvrir de ridicule.

De cet imparfait du subjectif, Alphonse Allais a tiré des effets délibérément comiques :

Oui dès l'instant que je vous vis
Beauté féroce, vous me plûtes
De l'amour qu'en vos yeux je pris
Sur-le-champ vous vous aperçûtes
Ah ! Fallait-il que je vous visse
Fallait-il que vous me plussiez
Qu'ingénument je vous le disse
Qu'avec orgueil vous vous tussiez
Fallait-il que je vous aimasse
Que vous me désespérassiez
Et qu'enfin je m'opiniâtrasse
Et que je vous idolâtrasse
Pour que vous m'assassinassiez


Cette "complainte amoureuse" respecte scrupuleusement les règles de la grammaire. Résultat ? Elle est risible.

N'évitez pas les fautes d'orthographes et de grammaire. Ecrivez spontanément, naturellement. C'est comme ça qu'on écrit bien.
Puis, relisez-vous attentivement et demandez-vous : est-ce que c'est fluide ? est-ce que c'est clair ? est-ce que c'est expressif ?
Si ça ne l'est pas, ou pas assez, modifiez votre texte. Améliorez-le.
Enfin, lors d'une troisième étape, relisez-vous en faisant cette fois-ci la chasse aux fautes d'orthographe.

Pour cette ultime relecture, je vous recommande le logiciel Antidote, qui non seulement vous aidera à corriger vos fautes d'orthographes, mais vous expliquera le pourquoi et le comment, vous proposera des synonymes, des antonymes et des rimes, et bien d'autres choses encore !
Mais attention. Ne laissez pas Antidote vous dicter sa loi pour la syntaxe. Si Antidote vous dit que telle construction est rompue, ça ne veut pas dire que vous devez comme un petit mouton rentrer dans le rang.
C'est vous le chef.
Antidote suggère et vous, vous décidez.
Il n'est que le conseiller du roi.

1 commentaire:

  1. C'est une règle de bon sens ,qu'on devrais appliquer à l'écriture,pour se débarrasser de tous les empêcheurs de tourner en rond qui nous disent que pour écrire il faudrait sortir de L'ENA de L'académie de St'Cyr..où de Biscail,le royaume imaginaire des rhéteurs ..foutre merde,il faut apprendre à écrire comme on parle!

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